Mare's attaque : les poissons envahissent nos mares

Aucun poisson ne se développe spontanément dans les lavognes des causses ou toutes autres mares en Aveyron. Ils sont toujours introduits par l’homme pour diverses raisons : pêche, ornementation, « mangeurs de moustiques », « anti-algues », indicateur de potabilité pour les troupeaux, etc. Beaucoup de mares sont ainsi remplies d’espèces exotiques : poissons rouges, carpes koï, perches soleil, poissons chat, gambusies, mais aussi de poissons locaux (gardons, rotengles, etc.). Peu importe leur origine, ils compromettent tous l’équilibre de la mare dans laquelle ils sont introduits ! 

Quels impacts sur la biodiversité de ces milieux ? 

Certains poissons sont des prédateurs, dévorant tout ce qu’ils trouvent : les larves de libellules, les œufs ou les têtards de tritons, salamandres ou grenouilles... En quelques mois, la mare peut être vidée d’espèces fragiles et protégées. Les poissons « brouteurs », consomment les plantes aquatiques qui se développent spontanément (potamots, characées, renoncules aquatiques, etc.). Or ces plantes sont vitales pour la santé de la mare : elles assurent une eau de bonne qualité en la filtrant et en l’oxygénant. Elles servent de nourriture pour de petits animaux et à de nombreux amphibiens (tritons, grenouilles, etc.) qui y accrochent leurs pontes ! 

... et des plantes exotiques !

Certaines plantes originaires de pays lointains, commercialisées pour agrémenter les aquariums se retrouvent parfois dans la nature. Ces plantes peuvent se développer de manière anarchique jusqu’à envahir complètement le point d’eau. Elles se reproduisent par voie végétative, c’est-à-dire qu’un simple fragment de sa tige peut générer une nouvelle plante qui s’enracinera plus loin ! La plupart de ces plantes sont dorénavant interdites à la vente, mais il est extrêmement difficile d’assainir un plan d’eau pollué par ces nouvelles espèces qui perturbent et étouffent l’écosystème.